Au Cersaie, Ragno habille les murs et revêt les sols du plateau de Frankenstein Junior, à l'exposition Milleluci
12 octobre 2017
Les collections Boom et Woodchalet, caractérisées par un puissant effet de matière et sachant évoquer l’atmosphère d’intérieurs vécus, interprètent avec modernité l’aménagement dédié au chef d'œuvre de Mel Brooks
Si au printemps 1974, vous regardiez la télévision italienne, vous vous souviendrez peut-être d'une émission de variétés dont les protagonistes de mars à mai, étaient deux vedettes du petit écran : Raffaella Carrà et Mina. Ce programme portait un nom qui nous transportait à l’instant dans le monde chatoyant des défilés, des robes longues aux magnifiques traînes et des projecteurs : Milleluci (mille lumières).
Si les émissions qui composaient ce programme télévisé furent au nombre de huit, dix sont en revanche les plateaux à s'en être inspirés et à avoir été aménagés pour participer à l’exposition du même nom présentée au pavillon 30 du Cersaie qui s’est conclu le 29 septembre dernier, remportant un succès extraordinaire auprès du public comme de la critique.
Angelo dall’Aglio et Davide Vercelli, concepteurs et commissaires de l’exposition, expliquent avoir transposé le thème musical original de Milleluci dans un esprit cinématographique plus complexe et plus élaboré.
Les dix plateaux sont liés à autant de films cultes internationaux, reproduits à la petite échelle de l’exposition grâce à l’astucieuse utilisation (un peu humoristique aussi) de matériel, mobilier et accessoires tout à fait actuels et faisant partie de notre vie quotidienne.
Dans cet aménagement, deux collections Ragno ont trouvé une place vraiment inattendue, bien que parfaitement adaptée au caractère intime et domestique qui caractérise en partie leur source d’inspiration.
Le plateau qui reproduit la scène où Frankenstein, dans le chef d'œuvre de Mel Brooks, réalisé en 1974, est en train de dîner chez le moine aveugle interprété par Gene Hackmann, est encadré par deux cloisons revêtues par l'ample texture de carreaux couleur Piombo de la collection Boom.
Le grain de cette surface imitation ciment, ponctuée de micro inserts en cotto, résine et fragments de pierre, est idéal pour communiquer au visiteur de l’exposition cette sensation d’intérieur domestique vécu, portant les traces du temps et des gestes répétés, qui constitue une partie essentielle des décors du film, que le réalisateur avait soigneusement agencés avec Gene Wilder.
Les variations de couleurs et de matières des carreaux rectifiés de 75x75 cm démontrent également une rare habileté, expressément demandée par les concepteurs de l’exposition, à jouer avec les éclairages de manière qu’ils contribuent à donner vie, épaisseur et communication visuelle.
Au sol, Boom trouve un partenaire idéal dans la surface puissante et fortement veinée du grès imitation bois de la collection Woodchalet. Le format de 15x90 cm, choisi dans la variante Brown, reproduit à la petite échelle du plateau de tournage, une vieille maison en bois qu’on aurait un peu délaissée, et de ce fait, encore plus fascinante et plus parlante.